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Les pigeons, futurs diagnostiqueurs du cancer humain ?

Par Morgane Kergoat

Publié le 10-12-2015 à 17h56

Après un entraînement simple, des pigeons se sont montrés capables de repérer des cellules cancéreuses sur des images médicales. Les chercheurs envisagent d'utiliser cette sensibilité à des fins diagnostiques.

INTELLIGENCE. Les pigeons épauleront-ils demain les médecins dans la détection du cancer ? Ils en seraient en tous cas capables, selon une étude américaine. En effet, une série d'expériences réalisées par des chercheurs de l’université de l’Iowa et de l’université de Californie à Davis ont montré qu'après un entraînement simple (basé sur le renforcement positif : une récompense alimentaire est donnée à chaque bonne réponse), ces volatiles savent indiquer si image médicale qu'on leur présente montre un tissu sain ou un tissu avec des cellules cancéreuses. Une performance de discrimination d'images et de mémoire visuelle impressionnante, d'autant plus qu'elle nécessite une formation nettement plus poussée chez les étudiants en médecine. Les pigeons sont de bons diagnostiqueurs

"Les pigeons font aussi bien que les humains, affirme Richard Levenson, principal auteur de l'étude. Ils ont pu généraliser ce qu'ils avaient appris, de sorte que lorsque nous leur avons montré une toute nouvelle série de diapositives numérisées 'normales' et 'cancéreuses', ils les ont identifiées correctement." Les oiseaux ont même su repérer, sur des mammographies, de micro-calcifications qui trahissent habituellement un cancer : ils ont répondu juste dans 84 % des cas lorsqu'il s'agissait d'images vues à l'entraînement et dans 72 % des cas lorsque les mammographies n'avaient jamais été vues auparavant. Un niveau de performance comparable à celui des radiologues humains qui ont reçu les mêmes cas à examiner, selon les auteurs. En revanche, "il leur était plus difficile de classer les masses suspectes sur les mammographies ; une tâche qui est extrêmement ardue, même pour des observateurs humains qualifiés", note le Pr. Levenson. Ainsi, les pigeons ont mis des semaines - et non des jours comme pour les autres exercices - à se former et au final, leur niveau de bonnes réponses ne dépassait pas celui du hasard, quand celui des radiologues atteignait 80 %. Leur précision, comme celle de l'homme, a été légèrement affectée par l'absence de couleur, ainsi que par les degrés de compression de l'image. Une similarité de résultats qui peut paraître déconcertante, mais qui s'explique en réalité aisément d'un point de vue cognitif. Car, bien que le cerveau d'un pigeon ne soit pas plus gros que le bout de l'index, les voies neuronales impliquées dans ce genre d'exercice visuel fonctionnent en fait de façon très semblable chez cet oiseau et chez l'humain. PERSPECTIVES. Plutôt que d'imaginer les oncologues épaulés demain par des pigeons pour étayer leur diagnostic, les chercheurs suggèrent qu'à l'avenir, les oiseaux aident à valider la qualité et la fiabilité de nouveaux types d'images numériques obtenues par de nouvelles technologies, avant que celles-ci ne soient soumises à des médecins dont le temps est précieux... et coûteux.

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