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L'histoire de Huyskens van Riel (4)

L'histoire de Huyskens van Riel (4)

Ad Schaerlaeckens

Trad M.Maindrelle

MARISSEN

Si plus tôt, personne ne pouvait rivaliser avec Huyskens van Riel, même un peu, 1949 fut une année à part. Jan Marrisen et son frère rhumatisant ont joué leurs pigeons à Oelegem. Oelegem n'est pas vraiment le bon mot.

Les frères vivaient dans la jungle, loin de la civilisation, à seulement 100 mètres de la lande pourpre. Leurs colombiers étaient construits en fer blanc pour les murs et en tôle ondulée pour le toit. En 1949, la première course à distance de l'Union eu lieu sur Cormeilles le 1er mai. 1 027 pigeons ont été transportés par avion jusqu'au point de lâché, et ce soir-là, après le concours "l'Union bourdonnait". Les frères Marissen gagnaient les 1, 2, 3, 6 7, 8, et il semble que Jef van Riel est devenu un peu blanc autour du nez. La semaine suivante encore une autre course sur Cormeilles. Les Marissen remportaient maintenant les 1, 2, 3, 5, 10, 13 contre 1.320 pigeons. Cela s'est poursuivi le restant de l'année.

Le monde des pigeons se préparait à une confrontation entre les Marissen et Huyskens van Riel, mais ce n'était pas le cas. La belle chanson que chantaient les Marissen n'a duré qu'une année. Ce qui a frappé les pigeons de ces stars mondiales restera pour toujours un mystère, mais en 1950, ils pouvaient à peine gagner un prix. Certains ont spéculé qu'ils avaient été atteints par une maladie mystérieuse. Certains pigeons avaient été perdus, et pour combler les trous dans l'équipe de course, ils avaient acheté des pigeons au marché des oiseaux à Anvers. Ceux-ci pourraient avoir apporté le microbe mystérieux avec eux et scellé le destin de Marissen. Le chapitre de Marissen avait été fermé, Havenith et Hermans étaient également mis à l'écart.

Gusje Ducheyn, Léon v de Sande, De Scheemaecker, Horemans et Vermeyen étaient les seuls à pouvoir résister à la marée Huyskens van Riel.

À LA LONGUE DISTANCE

Quand quelqu'un joue dur, vous entendez toujours les mêmes raisons pour lesquelles il réussit: «il vit dans un bon endroit» ou «il leur donne quelque chose.» Si c'est un joueur de demi-fond, alors vous entendez, « ses pigeons ne peuvent pas gérer des distances plus longues ». Si c'est un joueur de longue distance, l'histoire change: «Ses pigeons doivent ralentir ou être trop bêtes pour les distances plus courtes et ne pourront pas ramener à la maison leur bande de course en caoutchouc».

C'est, bien sûr, aussi ce qu'ont vécu Huysken van Riel. Leur maîtrise était si écrasante que personne ne pouvait surmonter la classe de leurs pigeons sur les courses de courte ou de moyenne distance. «Mais vous n'avez des pigeons exceptionnels que si vous osez les jouer sur la distance.» réclamèrent leurs soi-disant compétiteurs. Maintenant, si vous étiez Jef van Riel, vous ne pouviez pas refuser un tel défi, alors il a décidé de déplacer les limites. Il décida de jouer les courses de longue distance avec les mêmes pigeons qui avaient terrorisé la compétition sur les distances courtes et moyennes et par longue distance il voulait dire LONGUE DISTANCE. La première course sur laquelle il a porté son attention était celle d'Angoulême. Les pigeons devaient être enlogés dans le «Koffiehuis» mentionné précédemment où, à ce moment-là, le célèbre Albert de Kepper aborda van Riel avec la question suivante«Eh bien Jef, sont-ils en forme?» «Pour moi, ils ne semblent pas être tout à fait à 100% » a t'il rétorqué. Ils ne sont veufs que depuis deux semaines. A mon goût, ils ne sont pas vraiment prêts.

Comme d'habitude, Angoulême fut un raz-de-marée. Ils remportèrent les 1er, 2e, 4e et 6e prix de l'Union avec tout l'argent. De Kepper remarqua avec un ricanement: «et ces pigeons n'étaient pas encore en forme?» Van Riel ne dit rien. Il avait entièrement pillé le pot de prix et compris ce que ressentaient ses concurrents. Quatorze jours plus tard, les amateurs de longue distance se sont retrouvés au même centre d'enlogement Cette fois-ci pour une course sur Libourne.

ENCORE PIRE

De Kepper lui demanda : - Sont-ils en forme maintenant? - Oui, cette semaine, je les préfère, répondit van Riel. - Mais tu ne peux pas mieux voler que sur Angoulême? Se lamentait de Kepper. Van Riel n'a pas répondu. Il craignait que quelque chose ne se produise pendant l'enlogement, des plumes brisées peut-être. Les pigeons étaient si gonflés qu'il pouvait à peine les tenir. Une fois qu'ils étaient dans le panier, il poussa un soupir de soulagement et invita tout le monde pour une pinte. Jamais, il n' avait enlogé des pigeons dans une telle forme,, raconta son fils Georges.

Le jour de la course, un fort vent de face soufflait, et il n'y avait pas de nuage dans le ciel. Quatorze pigeons ont été engagés par Van Riel, et ce soir-là toute une nation colombophile pansait ses blessures. Au Provincial contre plus de mille pigeons il remporta les 1, 2, 3, 4, 6, 7, 9e prix. Au National plus de 3 300 avaient été engagés. Son septième pigeon fut classé 25ème National. Ils étaient presque tous, et cela devient monotone, nés en 1946. 'De Belgische Duivensport' le principal journal colombophile de l'époque, a publié une caricature de van Riel en tant que barbier, en dessous de laquelle il écrivit: Huyskens van Riel a rasé les barbes de ses compétiteurs.

Les années suivantes furent terribles pour les colombophiles qui aimaient gagner de l'argent. Il en arriva au point où personne ne s'aventura à parier un seul sou lorsque Huyskens van Riel apparaissait à la table d'enlogement. Par conséquent, certains ont jugé nécessaire de se détourner vers Hamme Zogge, près de Gand, où il y avait beaucoup d'argent à gagner. Mais, cette chanson a rapidement pris fin, après seulement deux courses pour être exact. Ils ont été remerciés et n'étaient plus autorisés à revenir.

Liège à l'époque organisait sa traditionnelle compétition de Saint-Vincent. Dans de nombreux cafés de toute la Belgique, des pancartes étaient accrochées pour encourager les amateurs à participer, et ils garantissaient une mise en commun massive. Cela a semblé intéressant à Huyskens van Riel. Ils ne considéraient pas la longue distance de 1 000 km comme un problème. Ils sont partis pour Liège avec deux pigeons, 'het Zotteke' et le'16' et les ont poolé le plus haut possible. Ils ont remporté le premier et le quatrième national! En 1950, ils ont décidé de pousser jusqu'au bout, il restait un défi à relever, Barcelone! Sept pigeons ont été préparés dont 'het Zotteke' et le '16 '. Barcelone fut un concours très exigeant et très dur, avec des températures aussi élevées que 30°c, qu'à la fin des deux premiers jours de course, pas un seul pigeon n'était revenu à Anvers (province). Le troisième jour de la course à 10 heures Huyskens van Riel avait ses quatre premiers marqués dans le constateur.

COLOMBIERS, ALIMENTATION ET TYPE DE PIGEON

Van Riel et son compagnon étaient des amateurs modestes. Bien qu'ils aient eu sans doute quelques connaissances, ils ont dédié tous leurs succès principalement à leurs colombiers. Ils étaient profonds et spacieux, construits en briques, et avaient un toit pointu, avec beaucoup de lumière. Est ce si étrange, quand on parle du colombier? Le seul qui ait pu leur offrir une compétition, ne serait-ce que pour une courte période, fut Marissen, qui jouait dans des colombiers fermés avec un toit en tôle ondulée. Pour la nourriture les graines étaient données séparément, celles que que les pigeons aimaient le moins étaient données en premier.

L'alimentation était un mélange copieux. Van Riel croyait que vous deviez nourrir beaucoup et lourdement, et que les pigeons devaient faire beaucoup d'exercice. Au moins deux heures complètes par jour. Curieusement, aucun grit n'était acheté. Les partenaires trouvaient le leur sur les chantiers. C'était du mortier broyé (ciment). Ils pensaient que c'était bien meilleur que ce qui était offert dans le commerce. Le 'mortier' était dévoré par les pigeons.

Comme mentionné précédemment, ils prêtaient peu d'attention à la façon dont les pigeons étaient construits physiquement. La plupart étaient plutôt petits et avaient un bréchet profond. Dans l'ensemble, les pigeons n'avaient pas beaucoup de dos, mais du tempérament et de l'esprit combatif ils en avaient à revendre. En plus de leur vitalité et de leur santé naturelle parfaite, ils étaient dotés d'un doux plumage de velour. La renommée de Huyskens van Riel avait maintenant atteint l'Amérique, où le Dr Whitney, un chercheur, était fasciné par ce qui se passait dans la petite ville d'Ekeren Donk en Belgique.

WHITNEY

Le Dr Whitney croyait que l'élevage consanguin intensif était le seul moyen de construire une famille de pigeons de classe supérieure. Il cherchait des pigeons pour tester l'élevage, et ses yeux étaient tombés sur les pigeons Huyskens van Riel, « les meilleurs au monde. » Des générations de pigeons ont été reproduites sur des accouplements frère x soeur. Après avoir élevé de nombreuses générations (d'accouplements frère x soeur) et retiré de nombreux déchets du programme d'élevage, il avait produit une variété de pigeon où les pigeons se ressemblaient les uns les autres, comme les petits pois dans une gousse. Si vous en aviez vu un, vous les aviez tous vus, mais une question restait; pourraient-ils gagner un prix? Peut-être deviez vous croiser ces pigeons fortement consanguins? Nous ne le saurons jamais. Whitney est décédé trop tôt et dorénavant à l'abri d'une expérience peut-être ratée.

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