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Le gène LDHA. De quoi s'agit il ?

Le gène LDHA. De quoi s'agit il ?

Dave Shewmaker (USA)

Trad. M.Maindrelle

Des articles scientifiques récemment publiés ont rapporté que l'allèle du gène LDHA peut être associé à des performances supérieures de course chez le pigeon voyageur. Comment cela marche t'il ? Comme tout sujet, plus vous comprenez les détails sous-jacents, mieux vous comprendrez la grande image. Je discute le sujet plus en détail dans le livre, mais voici les points essentiels qui devraient vous donner suffisamment d'informations pour avoir une bonne compréhension: Lorsque les animaux exercent un effort suffisamment important qu'ils encourent un déficit d'oxygène, les cellules musculaires utilisent une voie métabolique alternative qui ne nécessite pas d'oxygène pour produire de l'énergie. L'un des produits de la voie de la respiration anaérobie est l'acide lactique (qui se dissocie en lactate, un ion négatif et un ion hydrogène positif).

Pendant de nombreuses années, on pensait que l'accumulation d'acide lactique dans les cellules musculaires pendant l'exercice soutenu ou intense, causait la fatigue. Aujourd'hui, nous savons que ce n'est pas tout à fait aussi simple. En effet il y a beaucoup de processus complexes qui sont impliqués.

La Lactate déshydrogénase (LDH) est une enzyme qui est impliquée dans la dégradation du lactate en pyruvate (et la réaction inverse du pyruvate en lactate). Le gène codant pour la LDH dans les cellules musculaires est le gène LDHA (la LDH qui est active dans le tissu cardiaque est codée par le gène LDHB, et il existe d'autres formes de LDH dans d'autres types de tissus).

Deux allèles différents ont été trouvés chez les pigeons pour le gène LDHA, A et B. Cela signifie que les génotypes possibles pour LDHA chez les pigeons sont BB, AB et AA.

Les rapports de recherche qui ont été publiés suggèrent que les pigeons avec l'allèle A ont statistiquement de meilleures performances en course que ceux sans l'allèle A. On peut supposer que les sujets de génotype AA et AB produisent une forme de Lactate déshydrogénase qui est en mesure de mieux utiliser et/ou gérer les niveaux de lactate dans les cellules musculaires pendant l'exercice intense que celles des pigeons du génotype BB.

Le génotype LDHA peut être déterminé par un test d'ADN qui est disponible dans un certain nombre de laboratoires.

Le gène n'est pas lié au sexe et ainsi les différentes conjugaisons possibles produiront ces résultats: BB BB produit x 100% de BB AB x BB produit 50% de BB et 50% de AB AB x AB produit 25% de AA, 50% de AB et 25% de BB AA x AA produit 100% de AA

Bien que cela puisse prendre du temps pour y arriver, l'idée est que les colonies dont les reproducteurs sont tous AA seront en mesure de produire régulièrement des jeunes qui seront des voyageurs supérieurs aux colonies dont les reproducteurs sont BB ou en grande partie BB (tous les autres facteurs étant les mêmes). Il y a quelques points essentiels qui doivent être compris si l'on considère le rôle du gène LDHA chez les pigeons voyageurs: Ce n'est pas le seul gène qui affecte la performance en course. Il est très probablement important, mais il n'est pas toute l'histoire. Toute personne pensant que c'est la "balle magique" qui l'emporte sur tout le reste, se prépare tout simplement à une énorme déception. Mon estimation est qu'il y a au moins 100 gènes différents qui contribuent à la performance en concours et cela en est juste un (bien que l'un des plus importants). Permettez-moi de donner quelques exemples.

Mon meilleur jeune de cette saison (2015) a été testé pour le gène LDHA et le test a montré qu'il était BB et il ne portait pas l'allèle A.

Mes deux meilleurs jeunes en 2013 étaient des frères pleins, le 3045 et le 3098. Ils étaient tous les deux remarquables, mais le 3045 était un peu meilleur. Ils furent aussi mes meilleurs deux vieux en 2014 et encore une fois, le 3045 était juste un peu meilleur que le 3098. Tous deux furent testés et le 3045 ne porte pas l'allèle (il est BB) alors que le 3098 l'a (il est AB).

Je travaille en étroite collaboration avec Hapyco Lofts de Californie. Nous avons testé plusieurs de leurs pigeons, y compris le mâle que Chic Brooks considère comme le meilleur reproducteur qu'il ait jamais possédé, ayant produit de nombreux vainqueurs et ses pigeons les plus performants. Vous l'avez deviné, le pigeon testé est négatif pour l'allèle A (il était BB).

Donc, avec des exemples comme ceux-ci, pourquoi avons-nous encore cette discussion? Il y a deux raisons. Premièrement, bien que ce ne soit pas toute l'histoire, le gène LDHA peut être l'un des gènes les plus importants qui affectent la performance en concours.

Regardons un résumé des résultats de la recherche:

Le premier document a été publié en 2006 dans le Journal Applied Genetics, Février 2006, 47 (1): 63-6, "polymorphisme dans le gène LDHA chez les pigeons voyageurs et non-voyageurs" par Andrzej Dybus, Jacek Pijanka, Yeong- Hsiang Cheng, Fangmiin Sheen, Wilhelm Grzesiak et Magdalena Muszyriska. Cette étude a montré que la performance de course chez les pigeons est positivement influencée par la présence de l'allèle A: 445 pigeons ont été testés pour l'ADN du gène LDHA.

79 de ces pigeons étaient des pigeons de fantaisie et de pigeons non voyageurs (donc sans doute qu'ils n'avaient jamais été sélectionnés pour des performances de course). Aucun de ces pigeons n'étaient AA, 1,3% étaient AB et 98,7% étaient BB. (Cela rend la fréquence de l'allèle A pour des pigeons non voyageurs de 0,6%).

145 des pigeons testés étaient un groupe de contrôle, ce qui signifie qu'ils appartenaient à une population de pigeons voyageurs qui n'avaient pas été présélectionnés pour l'étude de recherche sur la base des performances en concours. Ils ont été pris dans un colombier universitaire en Pologne. 0,7% d'entre eux étaient AA, 11,7% étaient AB, 87,6% étaient BB. (Cela rend la fréquence de l'allèle A pour des pigeons de course moyens de 6,5%).

La fréquence dix fois plus élevée de l'allèle A dans ce groupe par rapport aux pigeons non voyageurs suggère que des années de sélection en élevage en fonction des résultats en concours ont donné lieu à une sélection pour l'allèle LDHA A.

Un troisième groupe de 98 pigeons se composait de "Top pigeons de concours" choisis parmi des colombiers en Pologne. 3,3% d'entre eux étaient AA, 34,1% étaient AB, 62,6% étaient des BB. (Cela rend la fréquence de l'allèle A pour les meilleurs pigeons de course en Pologne de 20,3%).

Un quatrième groupe de 123 oiseaux se composait de "Top pigeons de concours" choisis parmi des colombiers en Chine et à Taïwan. 9,2% d'entre eux étaient AA, 25,5% étaient AB, et 65,3% étaient BB. (Cela rend la fréquence de l'allèle A pour les meilleurs pigeons de course en Chine et à Taïwan de 21,9%). Le deuxième document a été publié en 2014 dans le Japon Poultry Science, Mars 2014, 51: 364-368, "Simple polymorphisme Nucleotidique dans le gène LDHA comme marqueur potentiel pour la Performance chez les pigeons voyageurs» par Witold S.Proskura, Daria Cicho, Wilhelm Grzesiak, Daniel Zaborski, Ewa Sell-Kubiak, Yeong-Hsiang Cheng et Andrzej Dybus.

Cette étude a mesuré plus attentivement la performance en concours que dans le premier travail. Ce papier a confirmé que la performance de course chez les pigeons est positivement influencée par la présence de l'allèle A, mais elle a également soulevé la possibilité que l'influence des AA peut dépasser celle de AB dans les courses inférieures à 400 km et que l'allèle peut être moins important dans les concours de distance plus importante. Davantage de recherches et de données sont nécessaires sur ce dernier point:

123 pigeons (60 femelles et 63 mâles) de deux colombiers de course en Pologne ont été chacun joué une saison complète au veuvage contre les membres de la section (le document ne précisait pas s'il s'agissait de jeunes ou de vieux pigeons, mais l'utilisation du veuvage et les distances des courses suggère qu'il s'agissait de vieux).

Il y avait huit concours de courte distance (moins de 400 km (249 miles)) et six courses plus longues (plus de 500 km (311 miles)). Un total de 1380 rapports de course ont été étudiés. Cela représente 80% du nombre possible si tous les pigeons étaient allés à tous les concours (123 oiseaux x 14 concours = 1722 rapports potentiels de course).

Les performances de courses ont été mesurées en utilisant une formule qui a seulement donné des points aux pigeons se plaçant dans le top 20% du contingent du concours ( tous les colombiers participant à la course, pas seulement les deux de l'étude). Le pigeon classé premier recevant 100 points et les autres classés des points décroissants. La formule suivante a été utilisée: AP = ((a - b + 1) / a) * 100 où AP = As Points a = le nombre de pigeons se classant dans le top 20% p = la place de l'oiseau

L'AP moyen pour toutes les courses pour les pigeons BB était 29,96, celui des pigeons AB était 37.02 et celui des AA était 37.70. Les résultats ont montré une différence statistiquement significative entre les résultats pour les pigeons BB et les AA et AB.

L'AP moyen pour les concours de courte distance pour les pigeons BB était 29.44, celui des pigeons AB était 37.23 et pour les AA il était 46.52. Les résultats ont montré une différence statistiquement significative entre les résultats pour les pigeons BB et les AA et AB.

Les différences entre les pigeons AA et AB ne sont pas statistiquement significatifs, mais compte tenu de la petite taille de l'échantillon des pigeons AA (10 fiches de course réunies pour cette condition), ce résultat mérite un second regard avec une plus grande taille de l'échantillon AA.

L'AP moyen pour les concours de longues distances pour les pigeons BB était 30.45, celui des AB était 36.83 et pour les AA était 27.90. Les résultats ne montrent aucune différence statistiquement significative entre les résultats du BB, AB ou oiseaux AA, ce qui suggère que d'autres gènes peuvent être plus importants que le LDHA dans les courses de distance. Encore une fois, plus de recherche est nécessaire. Deuxièmement, les tests ADN nous permettent de connaître précisément le génotype du pigeon que nous testons et il est donc possible pour l'éleveur astucieux d' arriver au point où tous ses reproducteurs ne portent que l'allèle A. Ayant «fixer» ce trait dans leur colombier, ils pourraient poursuivre leur amélioration par la sélection d'autres gènes clés qui influencent les performances de course.

Beaucoup d'autres recherches doivent être menées sur ce sujet avant que nous puissions conclure en toute sécurité que nous comprenons quel impact a le gène LDHA sur la performance en course. Les résultats rapportés à ce jour sont suffisamment intrigants pour moi pour que je crois qu'il est logique de tester l'ADN de nos reproducteurs et de commencer à travailler à une colonie de reproducteurs qui est homozygote pour l'allèle A.

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