Chaque homme a sa propre vérité
Chaque homme a sa propre vérité (9 mai 2018) Ad Schaerlaeckens
Trad. M.Maindrelle
A m'entretenir avec un grand nombre d'amateurs, parmi lesquels certains sont des champions, il apparaît qu'il y a deux sujets sur lesquels personne ne peut avoir de certitude. - Le premier est: vos pigeons seront-ils plus performants si vous leur donnez des lâchers d'entraînement entre les courses (surtout avec les jeunes). - L'autre sujet est aussi vieux que le sport colombophile lui-même: il concerne la question des soins médicaux. Il y a quelques années, Piet de Weerd classait déjà certains colombophiles en tant que «hommes du grain et de l'eau», d'autres en «hommes des médicaments» . Beaucoup se posent la question de savoir qui sera le meilleur dans les courses, les amateurs qui ont le meilleur vétérinaire, ou les amateurs qui ont les meilleurs pigeons? C'est un fait que de plus en plus d'amateurs, les vétérinaires également, se détournent des médicaments, alors qu'un petit nombre d'entre eux ont tendance à utiliser de plus en plus de médicaments. CONDUIRE D'abord, parlons (encore) de l'entraînement en voiture. Dans les zones frontalières, vous pouvez voir d'innombrables pigeons hollandais qui passent les jours de concours. Je me souviens d'un jour en 2010. J'ai vu de nombreux lâchers de jeunes pigeons d'Overijssel qui étaient libérés à Strombeek toutes les 10 minutes. Ils volaient en grands groupes et en très grands groupes. Parfois côte à côte, mais surtout les uns derrière les autres. Ce qu'ils ne faisaient pas, cependant, étaient de se rattraper les uns les autres , à part quelques petits groupes, volant à des hauteurs différentes. Aucun pigeon ne se détachait du groupe et aucun pigeon ne restait derrière. Ils semblaient tous voler à la même vitesse. Maintenant, on pourrait se demander, comment ces pigeonneaux, après avoir parcouru à peine 60 kilomètres, pouvaient-ils arriver au colombier les uns derrière les autres? Il semblait impossible, qu'après une si courte distance, tant de pigeons étaient déjà incapables de suivre? LE DEPART Je pense que la différence commence dès le départ. J'ai été présent à plusieurs lâchers. Parfois, il s'agissait de jeunes pigeons inexpérimentés. D'autres fois, c'était des vieux. Et que pouvait on voir avec les jeunes? Ils se rassemblaient tous dans un énorme nuage au-dessus de la zone de lâcher, puis ils se séparaient en groupes et commençaient à voler vers le nord. Un groupe après l'autre, et il fallu plusieurs minutes avant que la quasi-totalité d'entre eux ait disparu. Je dis «presque tous», parce que certains pigeons ne s'envolaient pas du tout. Ils devaient être chassés des camions, seulement pour voleter sur le toit des voitures ou sur les bâtiments voisins. Quelle différence avec les vieux pigeons! Ceux ci semblent être «tirés d'un canon», et commencent à prendre le chemin du retour immédiatement dans toutes les directions, et après quelques secondes, il n'y a plus un seul pigeon dans la zone. EXPÉRIENCE L'expérience, ou son absence, est la seule explication à cette immense différence. Surtout pour les premières courses de la saison. La réponse à la question «Pouvez-vous faire quelque chose pour améliorer la performance de vos pigeons?», est donc étonnamment simple: donnez-leur plus d'expérience, ou, en d'autres termes, sortez-les aussi souvent que possible. De cette façon, ils s'habituent au panier, quittent le panier plus rapidement, développent plus de confiance en eux et ont moins de stress. Et combien stressés sont les jeunes inexpérimentés, vous le remarquerez les premières fois que vous les mettrez dans un panier de transport. Ils sont nerveux, se jettent les uns sur les autres, et souvent ils ne sortent pas du panier ouvert, mais ils se posent simplement sur la route ou même rentrent dans la voiture. Vous remarquerez également cette nervosité, lorsque vous les transportez sur le siège arrière de votre voiture. Avec les jeunes, très vite les vitres s'embueront de condensation. Avec les vieux pigeons, il n'y a presque rien. Tous ces joueurs de vitesse qui jouent magnifiquement depuis le début de la saison, ont bien entraîné leurs jeunes pigeons. Et ces surhommes qui jouent avec, comme on dit, des pigeons à peine entraînés, ne sont pas des super champions, mais des super menteurs. DEMI-FOND Vaut-il la peine de rouler entre deux courses avec des pigeons expérimentés qui ont déjà effectué des courses de demi-fond? Certains champions affirment que ça en vaut la peine. D'autres, tout aussi grands champions, n'en voient pas l'utilité. Et moi? Je ne sais pas qui croire. Cela semble inutile si les pigeons s'entraînent bien autour du colombier, mais peut être utile pour les pigeons qui sont sur un nid. Lorsque vous exercez des pigeons qui sont sur un nid uniquement le matin, les femelles ne voleront pas pendant une semaine entière. Et cela ne peut pas être bon pour elles. Ces femelles bénéficieront des vols d'entraînement supplémentaires à coup sûr. MÉDICAL Si vous voulez être un écrivain colombophile à succès, tout ce que vous avez à écrire sont des articles qui traitent de sujets médicaux, et vos articles seront lus. Mais c'est une tâche gigantesque, quand vous réalisez que chaque vétérinaire et chaque champion a ses propres vérités. - Il y a les hommes «grain et eau» qui veulent garder la conduite très naturelle. - Il y a des amateurs, qui traitent leurs pigeons souvent ,surtout contre les maladies de tête et la trichomonose, parfois même chaque semaine. - D'autres ne donnent un traitement que quelques fois par an. Ces colombophiles réussissent bien dans des courses qui ont beaucoup d'importance, comme Bourges. Puis ils jouent moins bien, et après quelques semaines, ils font de nouveau de bons résultats. - D'autres encore, donnent un traitement de cinq jours contre les maladies de tête (généralement avec Soludox) avant le début de la saison, et ensuite rien d'autre pendant toute la saison. Et toutes les méthodes semblent fonctionner.
Prenez Michel Vanlint par exemple. À un certain moment, il jouait si bien que les gens ne comprenaient tout simplement pas. Michel a toujours admis librement qu'il donnait beaucoup de médicaments à ses pigeons. De nos jours cependant, il semble avoir complètement renoncé à l'usage de médicaments. Mais il continue de bien jouer. Comme il le dit, "Maintenant, c'est sans l'utilisation d'antibiotiques". Et pourquoi mentirait-il?
C'EST POSSIBLE
Bien que vous entendiez des rapports de plus en plus alarmants sur la résistance croissante contre la trichomonose en particulier, je suis l'un de ces amateurs qui ont cessé de traiter contre cette maladie il y a des années. Au moins, je ne traite plus les reproducteurs. Je traite toujours mes pigeons de course, mais seulement après un concours avec des hautes températures et avec deux nuits dans le panier.
A mon avis, les "joueurs de Quievrain, donc les sprinteurs "n'ont pas du tout à traiter pendant la saison. Leurs pigeons ne restent dans le panier qu'une nuit, et il y a très peu de chance de contamination.
Je suis seulement un modeste colombophile, et pas un vétérinaire comme Ally, van Rompaey, Peters, Hoekstra, de Weerd, Herbots ou Marien, mais je pense toujours que cela fait plus de mal que de bien de donner de nombreux traitements courts.
La plupart des colombophiles, qui se plaignent de problèmes de maladies de tête, donnent la même réponse quand je leur demande ce qu'ils ont donné à leurs pigeons: "Monsieur, si seulement vous le saviez, j'ai tout essayé."
Les amateurs qui n'ont jamais traité leurs pigeons contre les maladies de tête semblent avoir moins de problèmes. Mon conseil est, si vous vous comportez bien dans les concours, continuez à faire ce que vous avez déjà fait. Si vous n'obtenez pas de résultats, essayez d'obtenir des pigeons de meilleure qualité au lieu d'utiliser des médicaments. Comment pouvez-vous expliquer autrement que les vétérinaires qui jouent sérieusement cherchent constamment , eux aussi, des pigeons de meilleure qualité?
CONCLUSION
Braad-de Joode, les anciens champions de longue distance aux Pays-Bas, n'ont jamais caché le fait qu'ils donnaient un suivi médical intensif à leurs pigeons. "Il viendra un moment ils auront des problèmes," pensais-je, mais ils continuent de bien jouer.
Qu'il est possible d'être un champion sans l'utilisation de médicaments, est prouvé par J. van Gisbergen (Smedje) de Hooge Mierde, Hollande. Il doit avoir environ 88 ans maintenant et était déjà un grand champion il y a des décennies. Et Smedje n'a jamais entendu parler de maladies de la tête, et encore moins de médicaments contre cela. Comme je l'ai dit, chaque homme a sa propre vérité.
Mais personnellement, je vais toujours chercher des pigeons de meilleure qualité, et éviter autant que possible l'utilisation de médicaments.