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Là où il y a une volonté il y a un moyen!

Là où il y a une volonté il y a un moyen!

Steven van Breemen

© Traduction Martial Maindrelle

Dans mon village natal de Laren (Nord de la Hollande) les garçons allaient jouer au football avec leurs frères au L.V.V (Larense Football Club) et les jeunes filles allaient avec leurs sœurs au Club de Gymnastique "Willen is Kunnen" (Là où il y a une volonté il y a un moyen). Le nom de ce club de gymnastique contenait beaucoup de sagesse. Dans tous les sports il y a ceux qui ont un talent naturel, mais il y a aussi beaucoup d'athlètes qui, avec beaucoup d'entrainement et de travail acharné atteignent des niveaux supérieurs dans le sport de leur choix.

La colombophilie n'est pas différente! Quand j'ai débuté la colombophilie mon premier contact avec ce sport fut lorsque j'ai pris part à une exposition de pigeons. Plusieurs pigeons, donnés par des amis, qui probablement n'avaient pas volé à la hauteur de leurs attentes sur les concours, obtinrent pour moi, mes premiers succès tangibles dans un sport qui allait devenir une partie importante de ma vie. Au cours de la saison qui suivi cette première exposition, j'ai naturellement élevé un nombre approprié de jeunes hors de ces premiers lauréats. Vous devinez sans doute que j'ai été très déçu par les insuccès que j'ai eu sur les concours avec les descendants de ces lauréats. Sur les courses facile de vitesse je parvenais à avoir une place sur le palmarès, mais dès qu'il était temps de travailler un peu, mes pigeons déclaraient rapidement forfait. Presque tous les colombophiles expérimentés savent que les exigences du Standard élaborées pour aider les juges à juger les pigeons d'exposition ne sont pas les mêmes que celles qui sont nécessaires pour récolter des lauriers sur les concours. Il existe suffisamment d'outils à notre disposition qui nous donnent la capacité de faire une distinction entre les excellents et les pigeons voyageurs ordinaires, sans avoir à les tester sur le programme des concours. Mais je dois admettre que tout n'est pas si facile. Il y a des caractéristiques que nous pouvons ressentir avec le bout de nos doigts et les paumes de nos mains. Il existe également des caractéristiques qui, en regardant attentivement et en étudiant nos pigeons, peuvent être très précisément évaluées. Avec ces deux organes sensoriels, nos mains et nos yeux, nous pouvons bien juger de la valeur d'un pigeon. Toutefois, ceci exige une énorme quantité de pratique.

Mais, là où il y a une volonté il y a un moyen!

Il est nécessaire d'avoir la combinaison de nombreuses bonnes caractéristiques pour promouvoir un pigeon voyageur moyen ou un As pigeon en un réel crack aux concours. Par conséquent, si oui ou non un pigeon est bon ou sans valeur ne dépend pas de la valeur d'une ou de deux caractéristiques. Non, il faut beaucoup plus. Souvent, bon nombre des caractéristiques d'un crack sont dans la moyenne et juste quelques-unes sont supérieures. Ce sont ces caractéristiques exceptionnelles qui permettent à un bon pigeon de devenir un Extra. Parfois, il y a la présence d'une caractéristique très agaçante qui empêche tout le succès souhaité. Pour être en mesure de juger lesquelles de ces caractéristiques sont importantes, cela demande beaucoup de pratique. La capacité d'évaluer ces caractéristiques ne vient pas facilement et écouter avec recueillement les sornettes autour d'un verre de bière d'orge blonde mousseuse au bar du club colombophile n'aide pas vraiment beaucoup. Il vous aidera si vous posez les bonnes questions à l'un des forts joueurs de votre club. Il prendra rarement part à toutes ses séances au bar. Il a déjà entendu toutes les histoires sur le "Bon Bleu" et le "Rouge Rapide", jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Savoir écouter est un art. Il ne sera pas en mesure de transmettre toutes ses connaissances juste comme ça. Vous savez ce n'est pas si simple. Mais, au fur et à mesure que votre carrière de colombophile avance, il viendra un moment où vous serez en mesure de remettre toutes les pièces à la bonne place. Cela vous aidera, aussi, de visiter régulièrement les colombier des forts concurrents de votre Groupement et d'y poser les bonnes questions. Pourquoi n'avez vous pas enlogé ce pigeon sur cette course? Pourquoi avez-vous engagé celui-là? Pourquoi jouez vous celui-ci depuis tant d'années? Pourquoi ne l'avez vous pas placé au colombier de reproduction? Pourquoi avez vous éliminé ce voyageur? Pourquoi avez vous retiré celui-ci du colombier de reproduction? Demandez-lui si vous pouvez les prendre dans vos mains. Cela aide aussi de visiter les ventes. Là vous pouvez y voir des cracks à vendre, des pigeons qui ont eu des top résultats dans toutes les différentes disciplines. Lors des ventes vous pouvez voir les As Pigeons qui ont excellé au colombier de course, ceux qui ont bien reproduit au colombier d'élevage et d'autres qui ont passé du temps dans les deux. Essayez d'écouter ce que vos sens transmettent à votre cerveau. Essayez d'utiliser votre mémoire et votre intuition. Décidez par vous-même ô combien un certain pigeon est bon. Ne vous laissez pas abuser par les contes écrits dans le catalogue de ventes ou par le commissaire-priseur qui parle si vite. Si le commissaire-priseur lui-même n'a jamais joué beaucoup les pigeons voyageurs, vous pouvez me croire quand je vous dis que si vous suivez ses conseils cela vous coûtera beaucoup d'argent. Si vous voulez devenir un vrai joueur de pigeon le seul conseil que je puisse vous donner est: pratiquez jusqu'à ce que vous transformiez l'essai.

Pour vous il y a aussi un moyen s' il y a une volonté. Je vais aller un peu plus en profondeur. Vous disposez d'un pigeon dans votre colombier dont vous attendez quelque chose. Il a de bons parents et est issu d'une lignée prometteuse. La famille dont il est issu a donné naissance à un bon pourcentage de pigeons meilleurs que la moyenne.

Ce pigeon a le bras court ce qui place l'aile proche de son corps et indique de la vitesse pour le travail qu'il a à accomplir. Ses yeux ont des couleurs profondes et les pupilles sont placées en leur centre. Il a des muscles souples. Il est bien équilibré, quand il balance dans votre main la queue reste dans l'alignement. Il pèse peu. «Mais peut-être est-il trop léger?»; dans votre esprit il y a un doute. Ce pigeon a de la classe, mais quelque chose ne va pas. Quoi donc ? Le pigeon a pu être affaibli à la suite d'une attaque d'adéno-coli. Ou bien est-ce le résultat d'un mauvais lâcher qui s'est soldé par plusieurs jours d'errance sur la route ? Des doigts entrainés peuvent déterminer le problème à temps. Il est inutile de jouer ce pigeon plus longtemps car il ne pourra jamais atteindre à nouveau le sommet. S'il a été bien élevé il à sa place au colombier de reproduction.

Mais pourquoi ceci est-il arrivé? Souvent, une maladie ou de trop fortes dépenses d'énergie et beaucoup de temps passé sur la route peuvent causer un problème au foie. En conséquence, le pigeon ne peut plus stocker suffisamment de carburant. Dès que les courses deviennent plus longues ou plus dures alors un tel pigeon ne rentrera pas avant le lendemain. Les retardataires sont une chose normale, mais pour un colombophile ils sont une source d'irritation. Encore beaucoup de choses auraient pu être gagnées avec ce pigeon, si votre toucher et vos yeux avaient eu assez de pratique.

Là où il y a une volonté, il y a un chemin.

Ces pigeons primés à plusieurs reprises lors du salon pendant l'hiver 1962 au "PV de Zwaluw " à Laren où j'ai fais mes premiers pas dans le sport colombophile, ne me firent pas avancer d'une seule position dans les palmarès. Par contre je l'ai fais avec le « Petit Rouge » de Georges Veys, celui que tout le monde avait rejeté quand ils l'avaient pris dans leurs mains. Il était un excellent voyageur et ses jeunes ont aussi dépassé les autres. Mais, aucun de ses descendants n'a jamais pu voler aussi bien que leur vieux père. Pourquoi cela? Était-ce la faute des femelles que j'avais accouplé à ce petit mâle rouge ??? Ou quoi d'autre encore...? Encouragé par mon père qui, avec ses poules Bantams, avait gagné presque tout ce qu'il y avait à gagner dans les concours nationaux, j'ai commencé à prendre des notes et à comparer. J'ai frappé à la porte des champions locaux comme Bram Lokker, Gijs Hartog et Joop Bollebakker. Je m'y suis rendu au point où ils sont presque devenu fatigués de m'entendre frapper à leur porte. Grâce au petit mâle rouge de Georges Veys qui s'était égaré dans mon colombier, les portes de Gust De Baere, Valère Desmet-Mathijs, Les Frères Willequet, André Lietaer et plus tard de nombreux autres colombiers célèbres se sont ouverts à moi. Afin de "nourrir" ma croissante colonie de pigeons j'ai commencé à écrire des articles pour les bulletins colombophiles au début des années soixante-dix. Voilà comment de façon inattendue je suis entré en contact avec le Professeur Alfons Anker de Kaposvar en Hongrie. Ce contact avec le professeur Anker a éveillé ma curiosité et j'ai commencé à réfléchir de plus en plus sur les pigeons. Les portes de la génétique du pigeon étaient grandes ouvertes pour moi. Je me suis vite rendu compte que j'en savais très peu sur l'ensemble des caractéristiques communes et comment elles s'hérita