Conditionnement
Conditionnement
Ad Schaerlaeckens
(trad M.Maindrelle)
«Comment diable est-il possible que vos jeunes rentrent si vite!? «Pourquoi ne montrez-vous pas le mâle veuf avant l'enlogement!? Ce sont quelques-unes des questions que l'on me pose souvent. Cela peut paraître étrange, mais les deux questions précédentes sont liées l'une à l'autre.
Ce sont des exemples de "conditionnement" ou, en d'autres termes, des «réflexes» . Il existe deux types de réflexes. Le premier type qui a ses origines dans l'évolution des espèces. Ce sont les réflexes ou stimuli innés en opposition aux réflexes ou Stimuli conditionnés qui ont leur origine dans l'expérience acquise par chaque animal, dans notre cas le pigeon.
Le «conditionnement» est un «comportement habituel». Celui-ci est défini comme un comportement automatique, alors que les «réflexes» sont définis comme «des réactions involontaires» initiées par un stimulus externe.
Aristote aurait appelé la forme la plus simple de conditionnement classique la «loi de contiguïté», qui stipule que: «Lorsque deux choses se produisent généralement ensemble, l'apparition de l'une d'elle apportera l'autre à l'esprit» .
Et bien voici mon histoire. GRANDMA Quand j'étais petit, mes deux grands-mères avaient des chats. L'une d'elle n'avait qu'à crier «Kitty, Kitty» et les chats arrivaient en courant immédiatement. Les chats de mon autre grand mère réagissaient tout à fait différemment. Ils arrivaient en courant quand ils entendaient le bruit de leur gamelle lorsqu'elle était mise sur le plancher. J'ai demandé à ma grand-mère: «Pourquoi ne cries-tu pas Kitty, Kitty?» Elle sourit, appela «Kitty, Kitty», mais les chats semblaient sourds et ne réagissaient pas du tout. J'en fut étonné et demandai: '!? Comment est-ce possible, grand-mère " Alors elle m'a expliqué: «Quand les chats étaient encore chatons j'avais aussi l'habitude de crier «Kitty, Kitty». Dans le même temps je plaçais le bol avec le lait sur le sol. Après un petit moment le son de la gamelle a été suffisant. Je n'avais plus besoin de crier.. Les deux grands-mères avaient appris aux chatons qu'ils seraient nourris après le cri «Kitty, Kitty» Bien sûr vous pouvez aussi leur apprendre que la nourriture va être servie lorsque vous appelez «doggy, doggy» ... Quand j'étais jeune, j'ai eu un professeur qui nous frappait quand on ne voulait rien entendre. D'abord il se levait, ôtait sa bague, puis il frappait. Il n'a pas fallu longtemps pour que nous connaissions le refrain. Nous étions déjà muets dès qu'il se levait et prennait son annulaire. Nous étions «conditionnés» de cette façon. SIGNAUX
Ce n'est pas différent lorsque vous souhaitez enseigner aux (jeunes) pigeons. Les pigeons aussi réagissent à des signaux et plus tôt vous les enseignerez, mieux se sera. Nous savons tous qu'il est très difficile de remettre un enfant mal éduqué sur la bonne voie. Avec les pigeons, il en est de même. Ma routine quotidienne avant que les pigeons se préparent à se percher se présente comme suit: Je mets des graines, du grit et des arachides sur le perchoir et puis j'en caresse certains sur la tête et laissent les autres jouer avec mes mains. L'oiseau reste en charge en tout temps et bien sûr, il gagne toujours "la lutte". Il est vraiment incroyable à quelle vitesse il apprennent «le jeu». Très vite, ils volent vers moi dès que je sors ma main. Tout simplement parce qu'ils savent qu'ils obtiendront un gâterie. Lorsqu je visite des amis colombophiles, je vois souvent le contraire. Les pigeons ont peur de leurs mains, bien qu'elles ne soient pas différentes des miennes.
Dans ce cas, l'éleveur leur a appris à craindre les mains. Ils attrapent leurs pigeons entre leurs jambes ou contre une fenêtre. Ou pire encore, quand ils veulent attraper un oiseau ils tiennent leurs mains derrière leur dos et tout à coup, ils «attaquent». "Attrapé!". Ou parfois ils manquent. Un nuage de plumes et des oiseaux affolés qui s'envolent dans toutes les directions sont la preuve visuelle de la maladresse du manager. C'est le moyen idéal pour que vos pigeons perdent toute confiance en vous. Ces pauvres pigeons ont peur et essayent de sortir dès que leur Maître entre dans le colombier. On peut difficilement s'attendre à ce que ces oiseaux rentre rapidement à l'arrivée de la prochaine course. Quand j'entre dans le colombier les oiseaux ne se déplacent même pas. C'est comme s'ils voulaient dire: «Vous êtes enfin de retour?» MAINS Les mains de l'amateur sont d'une importance majeure pour un pigeon: Ce sont les mains qui les alimentent, les saisissent pour l'enlogement et les attrapent après la course si la constatation n'est pas faite par voie électronique. Les pigeons ne devraient pas craindre les mains de l'amateur. Chaque fois que je suis pressé ou si je suis stressé, je rester à l'écart des colombiers. Vous savez comment ça se passe généralement. Lorsque vous avez essayé d'attraper un oiseau et que vous l'avez manqué, vous allez essayer une deuxième fois. Seulement, cette fois la prise en main sera rude. Le résultat peut être, qu'une nouvelle fois, les oiseaux vont perdre confiance en vous. Une autre façon d'effrayer les oiseaux est de simplement les laisser tomber de vos mains ou même pire de les 'jeter' sur le sol. De tels amateurs devraient suivre le mouvement au ralenti et voir combien l'oiseau est sous pression pour déployer ses ailes pour atterrir en toute sécurité quand il est lâché de la sorte. Un bon amateur doit être en mesure d'attraper ses pigeons d'une seule main. Certains amateurs ont toujours des arachides ou des friandises (graines) pour leurs pigeons dans leurs poches en entrant dans le colombier. C'est une bonne attitude. Vous devez toujours saisir et libérer les pigeons doucement et ne jamais perdre votre sang-froid.
RENTREE L'exemple suivant est également assez commun. Un éleveur qui a une course le dimanche et qui a besoin de sa femme pour faire rentrer les pigeons. Pourquoi cela? Parce que c'est elle qui les nourrit pendant la semaine. Vous devez traiter vos pigeons avec soin et respect pour obtenir une rentrée rapide. Vous ne ferez jamais un bon amateur de courses de pigeonneaux en jetant rapidement un peu de nourriture sur le plancher. Quand mes pigeons ont seulement quelques mois je les appelle immédiatement après la volée. Je ne les appelle pas seulement avec ma voix («viens, viens»), mais aussi en secouant la mangeoire. Vous pouvez également utiliser un sifflet ou appeler «Kitty, Kitty» mais ceci peut paraître un peu stupide. Très vite, mes jeunes vont se précipiter au colombier sans que j'ai à les appeler. C'est exactement comme ma grand-mère qui n'avait plus besoin de crier «Kitty, Kitty». Juste le fait de me voir est déjà le signal pour eux d'entrer dans le colombier, et la même chose après les courses, car ils sont «conditionnés». Comme la différence entre gagner et perdre est devenue une question de secondes dans de nombreuses courses, une bonne rentrée est devenue un aspect très important de notre sport. Le secret des amateurs de pigeons qui ont des rentrées à la mitraillette est le «conditionnement». VEUFS Le rôle de la femelle dans les courses au veuvage est souvent l'objet de discussions. Je ne crois pas que le mâle rentre chez lui en «pensant» à sa femelle. Malheureusement les mâles veufs ne peuvent pas me dire si j'ai raison. Mais je doute que montrer les femelles avant l'enlogement fasse toute la différence. À mon avis le temps passé dans le panier de concours lui-même «conditionne» les oiseaux. Je suis convaincu que la course elle-même et la rentrée sont si fortement associée l'une à l'autre qu'elles rendent le fait de montrer le conjoint superflu. Je n'y vois que des inconvénients: du stress, des combats, et un gaspillage inutile d'énergie.
LES AUTRES AUSSI
De nombreux amateurs qui étaient habitués à « montrer » les femelles avant l'enlogement ont changé d'avis au fil du temps, car ils ont remarqué que cela ne faisait pas de différence. J'ai aussi lu une histoire intéressante sur un champion de Vitesse. Chaque dimanche, il joue les concours de Noyon et de Quiévrain, deux points de libération célèbres en Belgique. Les pigeons pour Quiévrain sont enlogés le samedi soir, ceux pour Noyon le samedi après-midi. Les « Quievrain » voient leur femelle avant l'enlogement, les « Noyon » non . Et devinez quoi .... il n'a pas remarqué de différence.
Un autre exemple qui montre que les pigeons associent les choses les unes aux autres, est l'histoire de Robert de Neve, un champion qui joue aussi les concours de Noyon et Quiévrain. Son fils n'entre jamais dans le colombier au cours de la semaine. Uniquement le dimanche, il constate les pigeons de retour de Quiévrain.
Un jour, pendant la semaine, de Neve n'était pas chez lui et son fils s'occupa des soins des oiseaux. Dans la soirée, il avait des nouvelles surprenantes pour son père. Quand il ouvrit les fenêtres pour laisser les pigeons s'entrainer aucun pigeon de « Quiévrain » ne sorti. Au lieu de cela ils s'agitèrent et commencèrent à roucouler dès qu' ils le virent.
Les pigeons de Noyon cependant qui étaient toujours appelés et constaté spar Robert lui-même, s'étaient entrainés comme d'habitude.
Robert croit qu'il a une explication.
Quand les pigeon de « Quiévrain » ont vu son fils, ils étaient convaincus d'obtenir leur femelle, tout comme après une course. Ainsi, les oiseaux associaient -ils le fils de Robert et le fait de voir leur femelle. Qui a dit que les pigeons n'ont pas une bonne mémoire!?