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Les Indicateurs visibles de la santé

Les Indicateurs visibles de la santé

sur la tête et sur la gorge

Dr Colin Walker

© Traduction Martial Maindrelle

Bon nombre des facteurs qui influencent la santé de nos pigeons sont cachés à l'œil nu et ce n'est que par un examen vétérinaire que ces choses sont révélées. Cependant, il y a des signes extérieurs qui reflètent ou non les différents systèmes internes qui fonctionnent bien. L'amateur éclairé doit apprendre à identifier et interpréter ces signes. Cet article traite des indicateurs de santé sur la tête et la gorge. Amygdales Après l'ouverture du bec de l'oiseau, une importante structure à examiner dans un premier temps sont les amygdales de l'oiseau. Les amygdales sont une partie visible du système immunitaire de l'oiseau, et, en tant que telles, peuvent réagir à des organismes potentiellement nuisibles. Les pigeons ont deux zones amygdaliennes dans la bouche. L'une est petite (environ la taille d'une tête d'allumette) et est situé sur le plancher, et juste à l'intérieur de l'ouverture (la glotte), de la trachée. La seconde est relativement large et englobe les deux tiers environ du palais mou de l'oiseau. Elle est divisée en deux segments avec une fente qui passe au centre. Les colombophiles sont familiers avec la frange (spicules) le long de la base du voile du palais. Les amygdales forment un triangle dans le palais mou avec la frange formant le bord inférieur du triangle. En matière de santé, cette aire est peu visible dans les tissus adjacents, étant d'une couleur légèrement plus rouge. Quand elles sont stimulées, les amygdales s'enflamment. Elles s'enflamment en réponse à la maladie et chez les pigeons les deux problèmes habituels sont la trichomonose ou une infection des voies respiratoires. Lors de l'inflammation, les amygdales deviennent rouges et enflées et ainsi contraste davantage avec le tissu environnant. Lorsque les amygdales du palais grossissent, et si les deux parties le font de manière uniforme, le sillon central devient plus profond. Si un côté se développe plus que l'autre, la gorge va dévier d'un côté, avec le segment gonflé poussant sur le coté adjacent. Ce gonflement peut causer la disparition de la frange. Si elle est associée à une infection des voies respiratoires, alors, comme la tuméfaction disparait, la frange réapparaît. Toutefois, si l'angine est due à la trichomonose, les sections de la frange et, en fait, l'amygdale seront définitivement perdues. Lorsque l'inflammation des amygdales durent plus longtemps de petits abcès apparaissent ; comme de petits points jaunes disséminées dans le tissu amygdalien. Au microscope, ils sont constitués d'amas de globules blancs, appelés agrégats lymphoïdes, et ainsi que d'autres changements liés à l' inflammation. Les abcès des amygdales sont presque toujours associés au chancre humide. Lorsque la maladie est active, c'est à dire le nombre de trichomonas est élevé, ces abcès sont jaunes et font bomber le tissu amygdalien, dont l'entourage immédiat forme une zone rouge due à l'inflammation. A ce stade et comme conséquence de ce chancre humide, les oiseaux ne peuvent pas voler efficacement. Lorsque l'état s'améliore et que l'amygdale n'est plus enflammée, les abcès perdent progressivement leur couleur, de couleur blanche ils apparaissent bientôt comme une plaque translucide sur l'amygdale. À ce stade, la maladie n'est plus active et ne peut pas affecter la forme de course. Les taches peuvent, toutefois, prendre des semaines voire des mois à disparaître. Les équipes qui contiennent des oiseaux avec des taches blanches sur leurs amygdales nous disent donc qu'ils ont eu une poussée de chancre humides dans le passé et nous alerte sur la possibilité de répéter ces poussées avec le stress de la course à venir. Lorsque de nouveaux pigeons développent de nouvelles tâches jaunes sur l'amygdale l'éleveur doit, si les concours ne sont pas terminés, traiter immédiatement avec un médicament efficace contre le chancre et consulter un vétérinaire. Des changements similaires peuvent être observées sur l'amygdale du plancher de la trachée. Cependant, ils sont davantage des indicateurs de maladies respiratoires. Mucus Le niveau et l'apparence de la glaire dans la gorge peut également donner une indication de la santé du pigeon. En matière de santé, la gorge doit apparaître humide mais sans accumulation apparente de mucus. Le niveau de glaire peut légèrement augmenter chez les pigeons qui sont «juste pas bien» et est le plus souvent associé à des circonstances créatrices de stress, comme les problèmes d'environnement du colombier ou un déficit récent dans la gestion des pigeons. Plutôt que de recourir à des médicaments, la correction du problème sous-jascent est l'action la plus appropriée.

Lorsque des bulles claires de glaire commencent à s'accumuler au fond de la gorge, surtout si la gorge est rouge et inflammée, celà témoigne d' une inflammation dans la région. Ceci est presque toujours associé au chancre humide. L'éleveur doit surveiller d'autres signes associés au chancre humide et consulter un vétérinaire. Lorsque la glaire devient blanche, colorée ou trouble cela indique souvent une infection bactérienne secondaire qui est généralement due à la bactérie E. coli. Avec les infections respiratoires, d'épaisses glaires blanches peuvent s'accumuler dans la gorge. Cette glaire, cependant, ne se forme pas dans la gorge, mais se déplace vers la gorge à partir des structures respiratoires voisines, à savoir les sinus et la trachée. Les pigeons ont plusieurs cavités creusées dans les os de leur crâne appelées sinus. Elles sont tapissées par une membrane sensible, qui produit du mucus en réaction à l'irritation. Elles s'ouvrent dans la fente de la voûte du palais appelé choane. Avec l'inflammation de ces sinus, c'est à dire ces sinusites, comme chez l'Homme lors d'un rhume, les glaires s'écoule par la fente dans la bouche. Le mucus qui se forme dans la trachée est recraché vers la gorge. Parfois, ces pigeons peuvent être entendus à la toux. Ces glaires vont parfois dans la gorge à partir du haut de la trachée qui peut apparaître rouge et inflammée sur le palais. Les vétérinaires néerlandais pensent que ce mucus est associé au Mycoplasme et font état de sa grande fréquence qui atteint 90% des colombiers. Le Mycoplasme est une maladie difficile à diagnostiquer chez le pigeon vivant. Seuls certains laboratoires peuvent cultiver le mycoplasme, et c'est un test coûteux. Des tests sanguins sont utilisés pour diagnostiquer la maladie chez les poulets. En Australie, la maladie est généralement diagnostiquée sur des changements suggestifs que l'on voit à l'observation à l'oeil (mucus blanc le long des 20-30% supérieurs de la trachée) ou microscopiquement (agrégats lymphoïdes dispersés en nombre dans le système respiratoire et l'augmentation du nombre des glandes productrices de mucus dans la trachée supérieure, visible à l'autopsie). Un diagnostic provisoire peut également être fondé non seulement sur les signes montrés par les oiseaux , mais aussi par la réponse au traitement. Certains vétérinaires européens déclarent que le problème est si courant qu'un colombier est supposé être infecté sauf s'il a été traité avant les courses ou tôt pendant la saison des courses, et estiment que, même s'il n'a pas cliniquement affecté la santé des oiseaux, il a un effet important sur l'état de forme pour les concours. Lors d'infections respiratoires graves, le mucus s'accumule sur les bords du bec où il sèche à l'air et devient jaune. Lors de l'évaluation du niveau de mucus, les oiseaux ne devraient pas être examinés après l'alimentation ou l'exercice car certains mucus trouvés normalement dans l'intestin supérieur peuvent, pendant ce temps, passer dans la gorge. De même, ce mucus peut être manipulé dans la gorge. Couleur Le revêtement (membrane muqueuse) de la gorge doit être au rose à l'état normal de santé. Il devient pâle lors d'une anémie (faible nombre de globules rouges ) et d'une pression artérielle basse, qui se manifeste avec une mauvaise santé. Avec un taux normal de globules rouges et une pression artérielle normale, les vaisseaux sanguins à l'arrière de la gorge doivent être turgescents et vibrer au rythme du cœur. Lors de problèmes respiratoires, la paroi deviendra bleu pâle due à du sang ne contenant pas assez d'oxygène. En état de santé normal la langue devrait être également rose. Une pointe de pourpre peut indiquer des problèmes respiratoires. Certains oiseaux, cependant, ont un pointe de la langue naturellement pigmentée et il est donc question de connaitre vos oiseaux afin de ne pas confondre. Des irrégularités dans les grandes lignes la langue indique généralement une infection antérieure par la variole. Des plaques jaunes sur la langue ou la gorge sont soit une vésicule virale (Circo, herpès, varicelle) ou un ulcère dû à la trichomonose. En règle générale, si on trace une ligne en travers de la base du bec, une plaque jaune à l'avant sera signe d'une infection virale, alors qu'à l'arrière de cette ligne ce sera de la trichomonose. Les Trichomonas sont des organismes fragiles et l'environnement de la partie antérieure de la base du bec est trop hostile pour eux. La forme de la trachée Un oiseau qui respire avec facilité peut détendre les muscles de sa trachée dont l'ouverture apparaît alors étroite et allongée. Si l'oiseau a du mal à respirer plusieurs mécanismes sont mis à sa disposition pour fournir plus d'oxygène. Il peut contracter les muscles de la trachée qui se dilatent ce qui donne une ouverture de forme arrondie. Le pigeon en bonne santé a une glotte (ouverture de la trachée), qui est étroite, allongée avec des arêtes vives et des petites spicules le long des bords. Plus la glotte est arrondie, plus l'oiseau est en difficulté. Pour apporter plus d'oxygène. l'oiseau peut aussi respirer plus rapidement et plus profondément. Cela entraînera un déplacement de la glotte dans un processus d'élévation de la pointe de la langue. A l'état de santé normal la langue est à plat sur le plancher de la bouche et la glotte apparaîtra encore mais j'évite d'attacher trop d'importance à une langue qui est élevée de profil avec le bec ouvert, et place plus d'importance sur d'autres signes. L'obésité et la ponte peuvent provoquer ces signes, mais aussi les lésions abdominales qui prennent de la place et les infections respiratoires, en particulier des sacs aériens. La forme de la glotte varie aussi entre les familles et, en règle générale, les mâles ont une fente un peu plus ouverte. La fente dans le palais doit être libre de débris et légèrement ouverte. Les oiseaux qui respirent avec facilité doivent, lorsqu'on les tient, avoir le bec fermé hermétiquement. S'il est difficile de voir s'il y a un léger espace, le bec peut être maintenu fermé en surveillant si l'oiseau présente des signes de détresse. Sinus Comme mentionné précédemment, l'intérieur du crâne du pigeon a plusieurs petites cavités appelées sinus. Un de ceux-ci encercle l'œil sous la forme d'un beignet. Les sinus sont interconnecté par des conduits très étroits, ce qui signifie qu'ils sont mal drainés. Lors des infections respiratoires, le liquide peut s'accumuler dans les sinus, les faisant gonfler et conduisant à des gonflements autour des yeux. Ces gonflements peuvent physiquement bloquer le canal lacrymal (qui porte les larmes de l'oeil vers l'intérieur de la choane), ce qui entraine le débordement des larmes de la paupière qui mouillent le visage. Lors de la vérification des gonflements, la tête devrait être examinée non seulement sur le côté mais aussi de l'avant et d'en haut. Paupières Les pigeons ont, en plus des deux paupières que nous avons, une troisième paupière (membrane nictitante). Toutes les paupières sont bordées par une membrane appelée la conjonctive. Lorsqu'il y a une inflammation elle devient rouge et gonflée. Ceci est généralement associé à une infection des voies respiratoires. Quand l'infection est bénigne, la troisième paupière peut avoir de la difficulté à monter derrière les paupières principales du fait de la membrane épaissie qui la recouvre. Une infection grave et c'est le classique «œil froid». Cependant, tous les yeux rouges larmoyants ne sont pas associés à une infection des voies respiratoires. Certains oiseaux plus âgés, en particulier ceux qui ont de fortes caroncules, développent des paupières amples, conduisant à un assèchement de la conjonctive et à une irritation. Cette situation est aggravée chez les oiseaux qui tentent de soulager l'irritation par frottement des yeux avec la crosse de son aile. Les paupières, en particulier chez les macots, sont un site pour les tumeurs induites par les UV. Des kystes de cellules caliciformes peuvent également se produire. Les cellules caliciformes produisent un mucus qui permet aux larmes de tenir à la surface du globe oculaire, dans le processus de prévention d'assèchement de l'oeil par le vent lors du vol de l'oiseau. Le globe oculaire d'un mammifère, avec de l'air passant dessus à la vitesse du déplacement d'un pigeon, sécherait. Caroncules Les oiseaux produisent une poudre blanche, qui couvre le tour des yeux et les caroncules. Ils n'arrivent pas à produire cette poudre en cas de maladie et donc les caroncules deviennent ternes. En outre en cas d'infection respiratoire, ils deviennent tachées par les écoulements. L'inflammation qui se forme dans les sinus se draine sous les caroncules nasales et, de là, à travers la fente dans le palais de la bouche à l'arrière de la gorge. Quand ce flux de matière passe sous les caroncules, celles-ci agissant comme une éponge, l'absorbent et se colore en différentes nuances de brun en fonction du volume de matière présente. Cependant toutes les caroncules «moins blanches», n'indiquent pas un problème. La pluie peut laver la poudre blanche couvrant les caroncules nasales, ce qui va exposer le sang rouge en dessous et leur donner une teinte rose. En outre, les jeunes femelles peuvent perdre cette poudre blanche du fait de pontes excessives. Œil A l'état normal l'œil doit avoir un clin d'oeil rapide, une pupille réactive et un iris riche. Un oiseau chez lequel un œil devient pâle a généralement une uvéite. L'uvée est composée de l'iris et de ses structures de soutien. Elle flotte comme une toile dans le sac de liquide qu'est le globe oculaire. Elle perd sa couleur dans l'une de ces deux situations:

1. Un coup physique à l'œil - Cela contraint l'uvée à battre dans le globe oculaire et s'endommage lors de se processus.

2. Une septicémie, avec une inflammation de l'oeil - Les seules maladies dans lesquelles cela se produit avec des fréquences variables chez les pigeons sont la variole du pigeon (y compris lors de la vaccination) et certaines formes d'infections respiratoires. Une perte de la couleur dans les deux yeux indique généralement une maladie grave. L'anémie ou la baisse de la tension artérielle associée à une maladie grave signifie qu'il y a moins de sang qui coule à travers l'œil, lui donnant un aspect délavé. Il est surprenant de constater la quantité d'information qui peut être acquise par un coup d'oeil à la tête suivie de l'ouverture du bec puis de l'examen de la gorge. De nombreux amateurs semblent faire cela presque systématiquement lors de la première prise en main d'un oiseau et il est important que cela ne deviennent un geste systématique ou des signes importants seraient négligés.

Dr. Colin Walker BSc. BVSc. MACVS (Avian Health)

Melbourne Bird Veterinary Clinic

Australia

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