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Nourriture pour l'esprit

Nourriture pour l'esprit

Ad Schaerlaeckens

trad. M.Maindrelle

Récemment on a pu lire sur un site belge un reportage sur un vrai super pigeon. Il a réalisé de telles performances que j'ai été vraiment surpris qu'il se trouve encore en Europe. Par le passé les Japonais achetaient de tels pigeons, puis plus tard les Taïwanais et aujourd'hui ce sont les Chinois qui les achètent. Le propriétaire de ce pigeon avait été contacté par des revendeurs et des agents, mais il avait toujours refusé de vendre son champion. Il voulait en tirer des jeunes, autant que possible. Mais quelle déception ce fût. Chaque année, il l'accouplait avec des femelles différentes, mais aucun de ses jeunes ne semblait pouvoir gagner un prix décent. Puis un ami lui a conseillé de ne pas éliminer les jeunes de ce super mais d'essayer leurs jeunes, donc les petits-enfants du Champion. «La qualité saute parfois une génération» prétendait il. Dommage cependant: les résultats des petits-enfants et arrière-petits-enfants étaient aussi pauvres que ceux des jeunes directs. Cela m'a fait penser à quelque chose. EN CAS DE VENTE Comme je l'ai dit, les supers Champions comme celui-ci étaient normalement vendus parfois pour des sommes folles. Le nouveau propriétaire achète rarement un tel pigeon pour juste améliorer sa colonie, mais il veut gagner de l'argent en vendant les jeunes. Il publie des photos attractives du pigeon dans l'espoir d'obtenir des clients pour ses descendants. Prenez «BOLT» par exemple , le pigeon de Leo Heremans qui a été vendu pour pas moins de 320.000 euros. J'ai entendu de plusieurs sources que ses résultats à la reproduction étaient très décevants. Maintenant vous pouvez comprendre pourquoi de nombreux sourcils se haussent quand les Européens entendent parler des prix fous qui sont payés. Ou quand ils entendent parler d'une vente aux enchères de pigeonneaux dans laquelle même le moins cher de la vente est parti pour beaucoup d'argent. Comme s'ils étaient tous bons. Les pedigrees étaient peut être tous bons, mais les pedigrees ne volent pas. Bien sûr, vous avez une meilleure chance d'avoir un bon descendant quand les parents sont bons. Mais vous n'en avez jamais la certitude. KAASBOER Prenez ce célèbre reproducteur de Gaston v d Wouwer, appelé 'Kaasboer'. J'ai acheté un de ses jeunes pour une somme assez conséquente. Deux ans plus tard, Gaston m'a demandé si c'était un bon reproducteur. «Je suis désolé et je ne l'aurais pas mentionné, mais ce n'est pas bon du tout», ai-je réagi. Gaston hocha la tête de façon compréhensible. «C'est un bon reproducteur» dit-il. Sur 10 jeunes 7 sont bons ou au moins utiles. Tu n'as pas eu de chance. Mais ce n'est pas la fin de mon 'histoire Kaasboer'. Un homme du milieu avait entendu dire que j'avais un fils direct du célèbre pigeon de Gaston et il voulait l'acheter. Je lui ai fortement conseillé de ne pas le faire. Je l'avais accouplé avec 4 femelles différentes et aucun des pigeonneaux n'était bon. «Pas grave », dit-il. «Montrez-moi le pedigree.» Il fut approuvé et pendant un moment j'ai douté de ce qu'il fallait faire. Devais-je vendre un tel pigeon malgré ses piètres résultats? Puis je pensai aux nombreux mauvais que j'avais achetés moi-même. Et ne lui avais je pas clairement dit que l'oiseau n'était pas bon?. Et il fut vendu. GEERINCKX Depuis quelques décennies, le jeune Bart Geerinckx et son défunt père Luc appartiennent au top du sport colombophile en Belgique. Ces types avaient une très bonne réputation, à la fois pour la qualité de leurs pigeons et leur honnêteté. L'année dernière, au printemps, j'étais dans la volière avec au moins 200 jeunes. «Que pensez-vous, 10% d'entre eux bon?» ai je demandé à Bart. «Je voudrais bien qu'il en soit ainsi», dit-il. Cette remarque était typique de l'honnêteté du jeune homme, qui savait très bien que j'allais le publier. 10% signifierait 20 bons oiseaux et en effet, qui produit 20 bons pigeons dans une année? Pas même Geerinckx. ROODHOOFT Roodhooft est un autre champion qui est resté simple. Je connais André depuis longtemps. Ce qui est frappant à son sujet est qu'il prend des notes de tout. Comme tous les autres amateurs ambitieux, il importe des pigeonneaux chaque année dans l'espoir d'améliorer sa colonie. Et naturellement il n'est satisfait qu'avec le meilleur du meilleur. Et vous savez ce qu'il a appris de ses notes? Sur 12 pigeons qu'il importait, un était utilisable. Il n'a pas dit «bon» mais utilisable. Croyez-moi, des pigeons qui ne produisent que des bons jeunes? Ou des amateurs qui ne produisent pas de déchets? Ils n'existent que dans les rêves, dans les publicités et dans les listes de vente aux enchères.

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