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Le gène LDHA; la prochaine étape dans la génétique

Le gène LDHA; la prochaine étape dans la génétique pour les meilleures performances et la vitesse des pigeons voyageurs.

Dr Ruben Lanckriet / Dr Pascal Lanneau

le LDHA est le gène qui code l'enzyme lactate déshydrogénase chez les pigeons voyageurs. C'est l'enzyme responsable à la fois de la synthèse et du recyclage du lactate (hors du pyruvate) au sein des muscles.

Le lactate est une substance produite par les fibres musculaires blanches et mixtes. Il provoque la douleur dans les muscles lors des efforts physiques, en particulier ceux liés à la vitesse et à la puissance. Ce sont ces muscles qui sont mis en action quand un athlète est en phase anaérobie, c'est à dire en utilisant autant de puissance que possible. Tout le monde faisant ou ayant fait du sport sait que cela provoque des douleurs importantes dans les muscles. Ceci est provoqué par le lactate, un acide produit par la combustion du glucose en anaérobie (sans oxygène) . Plus un athlète atteint le maximum de son effort, plus de lactate est produit. Il a été déterminé différents allèles du gène LDHA (un allèle signifie une variation d'un gène, par exemple chez les pigeons voyageurs, pour la couleur des yeux, il existe un allèle récessif pour le blanc et un allèle dominant pour la pigmentation jaune de l'iris). On leur a donné les noms A et B; A étant l'allèle préférable, car il a été trouvé davantage chez les pigeons de top performance que chez les pigeons «normaux» et les pigeons non-voyageurs (Ramadan et al, 2013). Le «bon» allèle A est une variante rare chez les pigeons voyageurs, ce qui signifie que seule une minorité de pigeons possède cet allèle. Même chez les supers voyageurs et reproducteurs la majorité possède le génotype BB. Cela signifie que l'allèle A n'est pas absolument nécessaire pour être en mesure de gagner un concours national ou devenir un As pigeon.

De la recherche scientifique et de nos résultats, nous voyons que la variation semble être relativement plus présente chez les top pigeons de 300 à 700-900 km. En fait cela pourrait être tout à fait logique quand on analyse le sens biochimique et physiologique de ce gène. Comme tous les gènes sont trouvés en double chez (presque) tous les animaux vivants, car tous les animaux ont deux chromosomes homologues (ce qui signifie deux chromosomes pour les mêmes gènes), des combinaisons différentes de ce gène peuvent être possible chez les pigeons. Il y a 3 génotypes possibles avec ces 2 allèles, à savoir BB, AB et AA.

Chez les voyageurs «normaux» ( donc pas le groupe des top pigeons ) environ 12% avaient l'allèle A, et dans ce groupe moins de 1% avaient le génotype AA (Dybus et al, 2006). Chez les pigeons avec les meilleures performances plus de 35% avaient l'allèle; le génotype AA a été trouvé chez 3% à 9% des pigeons (Top voyageurs de Chine et Taïwan), mais 25% à 30% avaient AB, indiquant que le génotype AB est également très favorable pour avoir un top voyageur. D'après ce que nous voyons, il semble que ce génotype AB soit une bonne indication pour les meilleures performances, en particulier chez les as pigeons qui volent la distance où la vitesse et l'endurance sont importantes, en l'occurrence les concours de fond d'un jour. Cela indique que ce gène pourrait aussi être de la plus haute importance pour les participants aux One lofts.

'Lemmy' AA , père du 10° as jeune national 2018

Tout ceci pourrait être tout à fait logique car il semble que ce gène puisse influencer la façon dont le lactate peut être recyclé et réutilisé efficacement dans les muscles. Comme ce sont les fibres musculaires les plus puissantes qui sont responsables de la synthèse du lactate on peut logiquement conclure que ce gène a quelque chose à voir avec la vitesse, ou mieux la capacité de maintenir une certaine vitesse pendant une période de temps plus longue. Cela pourrait expliquer pourquoi il se retrouve plus souvent chez les as pigeons de 300 à 700 km. En dessous de 300 km les pigeons peuvent encore avoir un bon résultat, même lorsque les muscles sont très douloureux du fait de la présence de l'acide lactique (les pigeons «tombent» sur la planche avec les ailes pendantes, parfois dans des cas extrêmes ils sont même incapables de voler pendant un certain temps). Au-dessus de 700 km, il semble plausible que les pigeons soient davantage sélectionnés pour voler purement et principalement en aérobie, ce qui rend moins important l'utilisation de la lactate déshydrogénase. Nous soupçonnons que d'autres gènes donneront plus de clarté à ce sujet. Ceci étant dit la présence du gène ne présente pas d'inconvénient pour les concours de longue distance, de sorte que nous soupçonnons que ce gène deviendra également important pour ce type de voyageurs où les courses vont de plus en plus vite. Nous le voyons déjà puisque ce gène a été trouvé chez des vainqueurs internationaux de longues distances. Cela signifie t'il que ce gène ait une valeur indicative dans le domaine de la sélection? Il ne semble pas l'être, puisque la majorité des supers pigeons est BB. Des reproducteurs éprouvés peuvent aussi être BB donc, de notre point de vue, il serait imprudent de sélectionner en écartant systématiquement ces pigeons BB. Rappelez-vous que la capacité de voler au plus haut niveau met en jeu un grand nombre de gènes en combinaison avec tout ce qui se passe dans l'environnement de l'oiseau. Jusqu'à maintenant, la génétique quantitative seule pourrait donner une estimation de la qualité génétique des pigeons voyageurs.

Mais cela pourrait aussi signifier un énorme avantage dans les stratégies de sélection via la reproduction avec l'allèle A. Idéalement, un top reproducteur BB devrait être accouplé avec un pigeon AB ou mieux AA, avec clairement une bien plus grande chance de produire un pigeon champion sur les concours de fond d'un jour. Ce gène est l'un des premiers traits de l'ADN testable en génétique colombophile; et il ne sera certainement pas le dernier. Une nouvelle ère prometteuse dans l'élevage du pigeon voyageur a été lancé; il est certain que les amateurs qui vont utiliser cette science vont jouer un rôle important dans le monde des courses de pigeons et détiendront probablement à l'avenir la clef du succès. Une nouvelle recherche génétique est en cours et tout comme chez les humains et les autres animaux cette tendance sera imparable. © Dr Ruben Lanckriet et Dr Pascal Lanneau Pigen vof sources : Dybus A, Pijanka J, Cheng Y-H, F Sheen, Grzesiak W et Muszynska M (2006). Polymorphisme dans le LDH-A gène dans les autodirecteurs et non-homing pigeons. Journal of Applied Genetics, 47: 63-66. Ramadan S, Yamaura J, Takeshi M, Inoue-Murayama M (2013). Polymorphisme de l'ADN au sein de la LDH-A Gene à Pigeon (Columba livia). Japon Poultry Association

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