Vacciner ou pas - telle est la question!
Vacciner ou pas - telle est la question!
Dr Wim Peters ( South Africa)
trad. M. Maindrelle
Question idiote vous pourriez dire. Mais d'autre part il existe des personnes qui prétendent que les pigeons doivent construire leur propre immunité «naturellement». Il y a tant de confusion et d'avis différents au sujet de la vaccination chez les amateurs que cela pourrait être productif d'en ré-examiner les avantages et les inconvénients. Alors voilà. Pour commencer, nous devons d'abord considérer les maladies pour lesquelles il existe des vaccins chez les pigeons. C'est vraiment facile puisqu'il il y en a seulement trois; la paratyphoïde, le paramyxovirus et la variole. Ensuite, il y a des preuves que le vaccin de la volaille pour l'EDS aide à lutter contre la forme du pigeonneau de l'adénovirose. Ensuite il y a une spéculation comme quoi le vaccin contre le virus de l'herpès du poulet pourrait être bénéfique lorsqu'il est utilisé chez les pigeons. Mais discutons-en individuellement. Avant cela, pour comprendre mieux notre sujet, nous devrions parler un peu sur des défis auxquels sont confrontés un laboratoire qui souhaite produire un vaccin. En général, un vaccin vivant est meilleur et plus efficace que le vaccin tué. En effet un vaccin tué ne peut compter que sur ses propriétés immunogènes dans le vaccin qui est effectivement injecté et plus la dose injectée est forte plus le plus le système immunitaire réagit. Un vaccin vivant, d'autre part, contient des micro-organismes vivants immunogènes qui se multiplient et agissent comme un stimulant, agissant sur la stimulation de l'immunité jusqu'à ce que la réponse du système soit assez forte pour enlever le stimulant. C'est donc aussi la raison pour laquelle un vaccin tué nécessite très souvent une vaccination de rappel, tandis que lorsqu'on utilise un vaccin vivant, une seule injection est généralement suffisante. Les exigences d'un bon vaccin. 1. Qu'il soit vivant ou mort - le vaccin doit être en mesure de produire l'immunité requise. Pas tous les organismes morts en faible quantité vont stimuler le système immunitaire de façon suffisante. Il faut introduire assez d'organismes pour le faire, mais d'autre part, il ne doit pas être trop nombreux au point de provoquer une réaction de choc chez le patient. Des produits chimiques spéciaux peuvent être inclus dans le vaccin pour augmenter la réponse immunitaire. 2. Dans le même temps un vaccin vivant ne doit pas être en mesure de produire la maladie. Il s'agit de vaccins vivants qui doivent être affaiblis (atténués est le terme scientifique). Avec la plupart des vaccins l'atténuation est obtenue par des injections répétées des organismes dans des œufs embryonnés pratiquement à terme. Ce processus est répété 40 ou 50 fois, et au fil du temps, le virus est tellement affaibli qu'il peut désormais être injecté aux poulets sans produire la maladie. 3. Le vaccin ne doit pas se propager. En d'autres termes le virus vaccin ne doit pas se répandre via l'hôte. Le danger est que le virus présent revienne à son état pathogène d'origine et entraine la maladie. Ce ne serait peut-être pas le cas à la première utilisation, mais avec des passages répétés d'un hôte à l'autre, il y a une forte possibilité. 4. La publicité négative qui découle parfois de cas suspects de maladies qui surviennent après la vaccination. Ceux-ci peuvent être d'origine virale, provoquée par des virus étrangers cachés dans le vaccin ou par des réactions auto-immunes qui arrivent dans le corps. Heureusement, ces problèmes ne sont pas encore apparus dans les vaccinations de pigeon et sont limitées (à ce jour!) à la vaccination de l'homme. Penchons-nous maintenant aux différents vaccins en cours d'utilisation chez les pigeons
La Paratyphoïde. Cette maladie, causée par la bactérie Salmonella typhimurium var. Copenhague, est certainement le fléau des colombophiles. Parce que la maladie agit comme un voleur dans la nuit – qui entre silencieusement et est invisible. Une fois les signes d'infection devenu évidents la maladie se sera déjà étendue à de nombreux pigeons du colombier. Et, à moins que des mesures immédiates et drastiques soient prises, les conséquences sont désastreuses. Le véritable danger réside dans le fait que les pigeons nouvellement introduits dans le colombier - en particulier ceux importés de pays étrangers – puissent sembler en bonne santé mais peuvent être porteurs de la paratyphoïde. Et ils diffuseront - à l'insu du nouveau propriétaire - en silence et par intermittence leurs germes. Une autre complication est que la mise en quarantaine des pigeons, pour observer le processus de la maladie qui pourrait être dans sa phase d'incubation, est vaine quand il s'agit de la paratyphoïde. Les porteurs de la maladie peuvent passer inaperçus pendant des mois. Le traitement par Baytril pour toutes les nouvelles introductions et la vaccination ultérieure au cours de la quarantaine semble être la voie la plus sûre – au moindre doute sur l'état de santé des pigeons. Il existe certains problèmes liés à la vaccination paratyphoïde. • La première est que les vaccins ne sont pas bon marché. • Comme nous l'avons vu ci-dessus, la fabrication de vaccins contre Salmonella est un exercice difficile. Il y a encore un doute persistant que les vaccins ne soient pas aussi bons qu'ils devraient l'être. • Les vaccins morts nécessitent une injection de rappel. Ceci est très important et doit être fait au moment spécifique indiqué et recommandé par le fabricant. Il est généralement de 4 semaines. A défaut de répéter la vaccination dans un délai incorrecte le processus de vaccination sera nettement moins efficace. • Selon les instructions du fabricant, le vaccin vivant - d'Allemagne - ne nécessite qu'une seule injection, mais pour des raisons de sécurité un rappel 4 semaines plus tard est préconisée par ce laboratoire. • La vaccination est vraiment efficace pour 6 mois seulement même si une protection de 9 à 12 mois est parfois revendiquée. Notez ceci avec soin au début de la saison de course. • La vaccination n'est pas un traitement! La vaccination des pigeonneaux ne sera pas efficace si les jeunes sont déjà infectés. Ils doivent d'abord être traités par un antibiotique adéquat. • Il ne faut pas oublier que les vaccinations – aussi bon soit le vaccin - ne sont jamais efficaces à 100%. Par moment, la faute en revient au pigeon qui se fait vacciner quand il ne parvient pas à répondre au vaccin. Ce pourrait également se produire du fait d'une technique de vaccination incorrecte ou si le vaccin a perdu sa puissance lors du stockage ou de la manutention. Il est recommandé qu' en cas de doute, les vaccinations soient répétées avec un vaccin frais. On ne peut jamais le faire trop souvent.
Quelles sont les circonstances dans lesquelles on doit vacciner? Cette question revient à plusieurs reprises dans l'esprit des colombophiles. Deux scénarios existent, l'un où les oiseaux sont déjà infectés et un autre où ils ne sont pas. Dans un colombier de reproduction tous les pigeons infectés devraient d'abord être traité avec du Baytril pendant dix jours avant que la vaccination soit effectuée. Tout les pigeons qui réagissent négativement sont probablement des porteurs et doivent être supprimés. Il est impératif que la maladie soit éliminée avant que la reproduction commence. Une fois que tout semble calme, l'élevage peut commencer. Les jeunes oiseaux doivent être vaccinés au moment ou autour du sevrage. Une injection de rappel suit au bon moment et il serait prudent de répéter la vaccination à nouveau juste avant le début de la saison des courses. Attention; Baytril a été signalé comme causant une infertilité transitoire et ne devrait donc pas être utilisé pendant les 3-4 semaines précédant la fertilisation et la ponte. Là où les reproducteurs ne sont pas infectés, les voyageurs doivent aussi être en bonne santé. La question reste de savoir si on devrait, dans ce cas, vacciner ou non et je pense que si votre colombier de reproduction est une unité fermée – et que les introductions de sang frais ne sont pas faites sur une base régulière - il n'est probablement pas nécessaire de vacciner. Mais si des introductions constantes sont faites au colombier, en particulier si elles émanent d''Europe, la vaccination est souhaitable. L'équipe de course doit être vaccinée pour protéger les pigeons contre une éventuelle exposition aux germes dans les paniers de concours et de nouveau la même règle de base s'applique à savoir que si les chances sont grandes que vos concurrents enlogent des porteurs infectés il vaut plutôt mieux les vacciner. La sagesse de la vaccination contre la paratyphoïde est souvent contestée et la question est discutable. Certains top amateurs insistent pour que la vaccination doit se faire alors que d'autres colombophiles champions font tout aussi bien sans la vaccination. Il n'y a aucune règle stricte et rapide. Si on choisit de ne pas vacciner, il serait souhaitable d'acidifier l'eau potable avec du jus de citron ou de vinaigre au moins trois fois par semaine. Il serait également prudent de faire usage d'un bon probiotique. Même si votre voyageurs ont été vaccinés ce serait toujours une bonne idée de suivre la voie de l'acidification / probiotiques car les salmonelles ne sont pas les seuls «méchant» germes qui rôdent. Une dernière pensée: l'immunité naturelle contre l'infection par Salmonella ne se forme que lorsque les germes ont déjà attaqué le corps. L'immunité n'est cependant pas assez forte pour débarrasser le pigeon de la maladie. Il n'y a donc aucun gain à penser que l'on doit suivre la «voie naturelle».
Il faut protéger les oiseaux par la vaccination ou les acidifiants de l'intestin et s'assurer - autant que possible - qu'aucun contact avec des pigeons infectés n'ait lieu.
Paramyxovirose Afin de protéger le poulet et les industries de l'autruche, les lois d'Afrique du Sud ont fait de la vaccination des pigeons une obligation et la plupart des organisations ne permettent pas de mettre des pigeons non vaccinés dans les paniers de course. Malheureusement, les autorités n'ont pas fait le bon travail de lister les vaccins à utiliser. Tous les vaccins contre la maladie de Newcastle morts (ND) utilisés chez les volailles sont efficaces. Il y en a quelques-uns sur le marché, mais le Talovac ou le Cevac sont actuellement les plus utilisés. Le virus vivant La Sota est interdit dans certains pays et il existe une controverse quant à son efficacité dans la protection contre le paramyxovirus.
Notre expérience est qu'il est efficace mais il présente deux inconvénients majeurs. L'un étant le temps très court où l'immunité locale (pas l'immunité humorale) existe. Pour être efficace, après les deux premières vaccinations à un mois d'intervalle, il faut vacciner les pigeons tous les 3 mois. L'autre problème est que la Sota, si il est administré à un oiseau déjà porteur de la maladie, exacerbe les symptômes observés. Ainsi, il ne doit jamais être utilisé sur n'importe quel pigeon ou dans un colombier où la maladie est déjà présente. Comme pour la paratyphoïde, les oiseaux non protégés ne font l'immunité qu'après l'exposition, mais se retrouvent souvent avec des séquelles nerveuses permanentes. Comme une marche en étoile, des tremblements, des boiteries etc... La phase rénale et la phase cardiaque avec une congestion comme cela a été récemment signalé, se sont développées trop récemment et le nombre d'expériences trop faible mises en place ne permet pas de donner un pronostic fiable. La vérité est cependant que l'on ne peut pas compter sur «la résistance naturelle ». Elle arrive trop tard et le prix à payer est trop important ! Tous les vaccins injectables sont faits par le virus mort. Il est donc essentiel de donner deux injections, la seconde 4 à 6 semaines après la première. Un troisième rappel peut être donné une semaine ou deux avant le début de la saison des courses; c'est une bonne idée et protège bien les oiseaux au cours de la période de course. Comme le paramyxovirus est un gros problème en Afrique du Sud, il est sage de commencer la vaccination précocément. Dès que pigeonneaux sont en plumes, ils peuvent être vaccinés. Le vaccin étant à base d'huile, il reste dans le site d'injection pendant des semaines et stimule le système immunitaire pendant une période prolongée. Il faut veiller à ce que le jeune a une certaine protection au moment de quitter le nid. L'injection de rappel augmente l'immunité à des niveaux plus élevés. La vaccination n'est pas un traitement. Les colombophiles sont, cependant, chanceux car il semble, d'après les expériences, que la vaccination avec un virus mort raccourcit la période de la maladie chez un pigeon malade présentant une forme rénale. Cela nécessite 2à 4 semaines pour que des changements se produisent, mais il est très gratifiant de voir un colombier où les déjections liquides (généralement causé par paramyxovirus (PMV)) s'améliorent après cette période. Ces pigeons peuvent être joué de nouveau avec succès.
Variole du pigeon La vaccination pour la variole du pigeon avec un produit efficace peut vous faire économiser beaucoup de chagrin et, éventuellement, quelques pigeons. Mais le mot clé est ici «efficace». Il y a 10 ans ou plus, des amateurs sud-africains ont remarqué que les vaccins qu'ils avaient utilisé jusque-là ne fonctionnaient plus. Les sites de vaccination augmentaient mais les pigeons qui avaient été vaccinés obtenaient encore la variole. Jusqu'à ce qu'un vaccin fait par Onderstepoort soit davantage efficace de même que le vaccin combiné variole/pmv, tous les deux importés d'Europe. Il a été postulé alors que le virus de la maladie avait muté comme il a pu être démontré que les vaccins utilisés à l'époque n'étaient pas en mesure de protéger les pigeons. Contact fut pris avec un laboratoire de production de vaccins et des plans mis en oeuvre pour la fabrication d'un nouveau vaccin; ce qui a été fait et s'est avéré très réussi. Jusqu'en 2009. Le même scénario se reproduit et les pigeons vaccinés ont été à nouveau susceptible de contracter la variole. Il semblait que le virus avait encore changé! Ou peut-être une souche différente a été à l'origine du problème - l' «ancienne» souche peut-être? À l'heure actuelle, il n'y a donc pas de vaccin efficace dans ce pays. Des plans ont été faits pour fabriquer un nouveau vaccin et je crois qu'il a été récemment mis sur le marché. Il me semble que le virus responsable des trois foyers différents dans ce pays auraient dû être inclus dans ce vaccin.
Outre la vaccination qu'est ce qui peut-être fait? Il y a quelques options, ce qui est parfait. • Pendant la saison morte obtenir un pigeon infecté et lui permettre de répandre la variole aux autres pigeons par des moyens naturels. L'immunité obtenue dans un tel cas est bonne, mais la méthode présente deux inconvénients. La propagation est relativement lente et on ne peut pas être certain que tous les oiseaux aient été infectés. L'autre est que certains pigeons peuvent obtenir une lésion sévère, être défiguré, ou avoir une lésion dans une zone sensible qui empêche leur récupération fonctionnelle. Cela est particulièrement vrai pour les très jeunes pigeons.
• Prendre des squames à partir d'un seul oiseau infecté peut faire votre propre vaccin. L'utilisation est la même que celle d'un vaccin commercial. Sinon, s'il n'y a que quelques oiseaux à être inoculés, on peut insérer une aiguille dans la croûte de la variole et gratter les jeunes pigeons avec elle, ce qui permettra d'accomplir la vaccination. • Ne rien faire et espérer que la variole ne se produira pas pendant la saison des concours ou si elle doit arriver pendant la saison des courses souhaiter qu'elle sera douce et n'interférera pas trop avec les concours. Adenovirus Les vaccins sont disponibles contre l' Egg Drop Syndrome (EDS) chez les volailles. La maladie est causée par un adénovirus et il a été suggéré que le vaccin pourrait être efficace pour contrôler les symptômes d'une infection par un adénovirus qui se produit parfois avec les jeunes pigeons; la Maladie des jeunes pigeons (YBS). Ces vaccins sont maintenant régulièrement utilisés chez les pigeons et il semble qu'ils ont un effet sur la diminution des symptômes de la YBS mais jusqu'à ce qu'une bonne réponse immunitaire chez les pigeons avec des taux d'anticorps sanguins soient mesurés, on ne saura pas s'ils sont, en effet, efficaces . Toutefois, étant mort, les vaccins ne causent pas de maladie ou de propagation du virus parmi les pigeons et ils peut être utilisés sans réserve. Virus de l'herpès Le virus de l'herpès peut provoquer des maladies graves chez les pigeonneaux avec près de 100% de mortalité. Il peut également être responsable de mauvais résultats en course chez les pigeons adultes. Il existe un vaccin à utiliser contre la maladie de Marek chez les poulets - causée par l'herpès virus. Des essais contrôlés pour tester la sécurité d'utilisation du vaccin chez les pigeons doivent d'abord car comme c'est un vaccin vivant atténué il contient le virus de l'herpès. Virus de la maladie de Gumboro Il y a une certaine spéculation sur le fait que le virus de la maladie de Gumboro provoque également des maladies chez les jeunes pigeons. Jusqu'à présent, aucune confirmation n'a été trouvée, mais le vaccin contre la maladie de Gumboro (vaccin tué) pourrait être utilisé chez les pigeons et pourrait sans doute offrir une protection.